Guinand Duograph
Sommaire
- 1 Histoire de la montre Guinand Duograph
- 2 Spécifications techniques
- 3 Boitier, lunette et couronne
- 4 Cadran, aiguilles et verre
- 5 Mouvement et précision
- 6 Bracelet et confort de porté
- 7 Tarif, packaging et disponibilité
- 8 Notre avis sur la Guinand Duograph
- 9 Notes obtenues par la Guinand Duograph
- 10 Galerie Photos
Histoire de la montre Guinand Duograph
Cette montre automatique Guinand Duograph, fabriqué à Francfort par la manufacture Guinand, a été commercialisé en plusieurs déclinaisons en 2017.
Le modèle présenté dans l’article porte la référence 40.50.04 et se distingue principalement par ses aiguilles chrono oranges. Nous avons à faire à une montre très typée aviation, rappelant les horloges de bord des avions
de la WWII. Les amateurs d’horlogerie reconnaîtront la filiation de ce Duograph avec la Sinn 757.
Guinand Duograph, une histoire de famille
Pour la faire courte dans l’historique le plus ancien, la manufacture Guinand a été fondée par 2 frères en 1865 dans les montagnes du Jura Suisse. La production été écoulée principalement en Allemagne, Scandinavie et surtout aux Etats-Unis par l’intermédiaire de la maison Gallet, amis de la famille Guinand.
Vers la fin des années 1870, une crise économique leur fit perdre le marché américain et conduit Léon Guinand à prendre seul les rênes de la société familiale. Excellent horloger, il développe son propre chronographe en 1881 et le l’améliore jusqu’à proposer une gamme complète de complications.
Vers 1910, Guinand commence à basculer sa production de montre de poche vers les montres de poignet. Durant cette époque là, Guinand était le nom le plus couru dans le petit monde horloger. A la fin de la 1er guerre mondiale, la petite entreprise familiale se transforme en société coté sous l’impulsion du fils du fondateur.
Outre leur production, Guinand fournit de nombreuses marques horlogères. Et c’est là que cela devient intéressant concernant le modèle que je vous présente aujourd’hui.
En 1960, l’un des plus gros compte de Guinand était Helmut Sinn, basé à Francfort. Avec le développement de son propre calibre, Helmut Sinn, pilote passionné, va révolutionner le monde des montres de bord et équiper tous les avions de la Lufthansa et ce jusqu’il y a encore quelques années.
Guinand et Sinn
La Société Sinn, fondée en 1961 est la 1ère à introduire la vente directe de montres aux clients finaux. Helmut Sinn est considéré comme le pionnier des montres pilotes et sa devise « aussi parfait que possible, mais aussi cher que nécessaire » fera qu’il sera mis en retraite forcée de sa propre maison dans les années 90.
En 1995, Helmut Sinn reprend les actions Guinand et l’année suivante il fonde « Jubilar Uhren Inh. Helmut Sinn » à Francfort-sur-le-main où il produit des montres de poche sous la marque Jubilar, des chronographes sous la marque Chronosport. Les boitiers sont alors fournis par Guinand. Dans la foulée le siège social de Guinand et l’ensemble de la production sont transférés en Allemagne.
Guinand cesse définitivement sa production pour d’autres marques et « Jubilar Uhren Inh. » devient « Guinand Uhren Helmut Sinn ». A 98 ans, Helmut Sinn décide de laisser sa place Matthias Klueh et prend une retraite bien méritée.
L’historique de Guinand fait dire à certains que si vous souhaitez acquérir une véritable Sinn, c’est vers Guinand qu’il faut se tourner.
Spécifications techniques
- Modèle: Guinand Duograph
- Année de production: 2017
- Genre: Homme
- Boitier: Acier
- Mouvement: Valjoux 7750 et depuis peu Sellita sw500
- Réserve de marche: 48 h
- Etanchéité: 20atm – 200m
- Lunette: bi-directionnelle à friction
- Couronne: 1 couronne vissée et 2 poussoirs
- Verre: saphir avec traitement antireflet
- Diamètre: 40,6mm
- Epaisseur: 15,2mm
- Poids: 85 grammes sans bracelet
- Bracelet: Cuir de veau avec surpiqure orange
- Entrecorne: 20mm
- Watchwinder direction: anti-horaire
- Numéro de référence: 40.50.04O
- Complications: Jour et date – Chronographe avec seconde centrale, compteur des minutes à 12h et compteur des heures à 6h.
Boitier, lunette et couronne
Tout d’abord pour un chrono sportif avec des références à l’aviation, je trouve les proportions du boitier très bonnes. Le diamètre du boitier est de 40 mm pour une épaisseur de 15 mm. On regrette que le boitier soit brossé plutôt qu’en finition poli miroir qui aurait mieux collé à l’ambiance générale de la montre.
Autre détail, dans cette gamme de Duograph, Guinand propose un modèle avec boitier en acier perlé qui là, pour le coup, est totalement cohérent avec ce type de montre.
Pour être honnête, je n’ai pas réussi à identifier le matériau utilisé pour la lunette mais elle semble être en aluminium. Dans tous les cas, lunette classique des chronographes pilotes, noire avec indicateurs des minutes blancs, bidirectionnelle et sans clics. De plus la manipulation de cette lunette à friction se fait aisément mais avec ce qu’il faut de fermeté pour qu’elle reste en place. Un triangle réhaussé d’une bille de luminova marque l’index de 60 minutes.
Ensuite la couronne est vissée, ce qui permet d’obtenir une étanchéité à 200m. Ce n’est pas une montre de plongée et ce n’est pas ce qu’on lui demande. Cette couronne signée du G de Guinand est protégée par 2 épaulements qui n’empêche pas sa manipulation. L’action sur les poussoirs du chronographe est souple, que ce soit pour le lancement, l’arrêt ou la remise à zéro.
Hormis la littérature classique, numéro de série, étanchéité et marque, le caseback laisse apparaitre le mouvement. Et oui, nous avons ici un fond transparent et comme ce bon vieux 7750 n’est pas esthétiquement une œuvre d’art horlogère, c’est pourquoi on aurait préféré un fond de boite plein. Encore une fois, à la vue du rapport qualité prix de cette montre, ce n’est qu’un détail minime.
Cadran, aiguilles et verre
Premièrement le cadran est chargé mais très équilibré, la bonne idée a été de supprimer le compteur des secondes du 7750, normalement situé à 9h, pour laisser place à l’inscription de la marque et du lieux de fabrication. Cette annotation à 9h équilibre les guichets jour et date à 3h.
Deuxièmement nous retrouvons sur ce cadran noir, un chemin de fer classique avec les chiffres des heures 2, 4, 8 et 10, les autres étant rognés par l’emplacement des compteurs. Les index sont relevés par des points de luminova afin d’autoriser la lecture de l’heure dans l’obscurité.
Troisièmement les compteurs du chronographe Guinand ont une texture différente du cadran et sont marqués du 10, 20, 30 pour le compteur des minutes et du 3, 6, 9, 12 pour celui des heures.
Comme souligné précédemment, Guinand a sorti un série de 4 montres Guinand Duograph, celle présentée ici est la version avec les aiguilles oranges. Les aiguilles heures et minutes sont peintes en blanc presque en totalité, relevées par du luminova pour la lecture dans l’obscurité. Les aiguilles des sous cadrans sont totalement oranges mais sans produit luminescent. A l’inverse l’aiguille de la seconde centrale du chronographe est blanche et orange dans une proportion de 2/3-1/3. L’ensemble est très harmonieux et équilibré.
Mouvement et précision
Comme on pouvait s’y attendre la montre Guinand Duograph emboite un mouvement automatique Valjoux 7750, véritable tracteur à la fiabilité éprouvée possédant une réserve de marche de 48h, avec complication jours, date et chronographe.
La finition est classique pour ce type de mouvement, on retrouve la manufacture et l’année de création de celle-ci, gravée en doré sur la masse oscillante.
Enfin le mouvement est silencieux, la réserve de marche est bien là, pour la précision je ne peux pas m’avancer, même si je n’ai rien noté de flagrant, j’alterne trop souvent les montres que je porte pour que la dérive m’alerte.
Guinand commercialise certains modèles dotés d’un calibre Sellita SW500.
Bracelet et confort de porté
Le bracelet est à choisir sur le site de Guinand. Sur mon modèle le bracelet est en cuir de veau noir avec surpiqures oranges, ce qui n’est pas sans rappeler les aiguilles du chronographe. Par conséquent l’ensemble est cohérent et esthétiquement homogène.
L’entrecorne étant en 20mm, çà laisse de nombreuses opportunités pour changer de bracelet à sa convenance. La boucle ardillon est classique et fait le job.
L’avantage d’un bracelet cuir par rapport à un acier, c’est indéniablement le poids de l’ensemble. Cette montre chronographe se fait totalement oublier lorsqu’on la porte. La dimension du boitier et la forme des cornes font qu’elle tombe parfaitement bien sur mon poignet de 18,5 cm.
Tarif, packaging et disponibilité
Neuve, la montre Guinand Duograph est proposée dans cette version sur le site de Guinand au tarif de 1600€ TTC. A cela viennent s’ajouter 36€ supplémentaires si vous souhaitez les jours en anglais (honnêtement peu d’intérêt car on finit par les connaitre en allemand). Il faudra également débourser 36€ de plus si vous souhaitez un fond plein.
Compte tenu de la rareté de cette Guinand, sur le marché de l’occasion, ça se complique et il faut prendre son mal en patience. Au moment de la rédaction de cet article 1 seul exemplaire est disponible sur Chrono24 et il n’y en a aucun sur Ebay. On est bien loin des milliers de montres de Breitling vendues sur le marché gris.
Dans tous les cas la côte se tient et les modèles qui passent de temps en temps en occasion se négocient aux alentours de 1400€.
J’ai eu la grande chance d’acquérir ma montre Guinand Duograph sur Catawiki. Etant le seul enchérisseur cette montre d’aviateur me revient à 800€ frais d’enchères et livraison inclus. C’est probablement dû à l’effet du mois d’Août ou la méconnaissance de cette marque, tant mieux pour moi :-p
Notre avis sur la Guinand Duograph
En préambule deux choses se disent dans la sphère horlogère:
- Si vous souhaitez acheter une véritable Sinn, achetez une Guinand
- Guinand est le secret horloger le mieux gardé d’Allemagne.
Je ne suis pas loin de partager ces affirmations. Ravi de cet achat et recommande à tout amateur d’horlogerie de se pencher sur la production de la manufacture Guinand.
On retrouve ici tout ce que Helmut Sinn avait mis en avant au lancement de sa marque, des montres de qualité au juste prix. Pour moi il n’y a pas photo, les finitions sont excellentes, le rapport qualité/prix est au top, même si étant passé par le marché de l’occasion, je ne peux juger de la réactivité de la marque.
Toutefois j’ai 2 petites remarques sur mon modèle, mais qui auraient été corrigées si j’avais acheté directement sur le site de Guinand: j’aurai privilégié la référence 40.50.04 Flieger qui possède un boitier blasted et j’aurai choisi l’option fond plein.
Merci à Gilles pour la rédaction de cette revue complète sur la Guinand Duograph 🙂
Notes obtenues par la Guinand Duograph
Critère | Note |
Boitier / Lunette / Couronne | ★★★☆☆ |
Cadran / Aiguille / Verre | ★★★★☆ |
Mouvement / Précision | ★★★★☆ |
Bracelet / Confort | ★★★★☆ |
Tarif / Packaging | ★★★★☆ |
TOTAL | ★★★★☆ |